Quelques représentations de la ségrégation scolaire entre les collèges

Quelques cartes réalisées à partir des données du ministère de l’Éducation nationale sur les facteurs de la ségrégation sociale entre les collèges.

Part du privé sous contrat dans la scolarisation des élèves de collège

Le poids du secteur privé sous contrat d’association est très variable selon les départements. Son emprise est particulièrement marquée dans l’Ouest de la France, la façade de la Manche et le département du Nord, la région parisienne ainsi qu’un arc allant des Pyrénées Atlantiques au Haut-Rhin, avec un pic en Haute-Loire. A contrario, le poids demeure modeste dans la diagonale des déprises (avec une faible présence dans l’Indre, la Creuse et le Cher), le Sud-Ouest et le Sud-Est, notamment en Corse.


Indice d’entropie de l’ensemble des collèges (publics et privés) des départements en 2022

L’indice d’entropie mesure les différences de composition sociale entre les collèges d’un département.

Plus l’indice est élevé, plus les différences sont marquées entre les établissements. Plus l’indice est faible, moins elles sont marquées, les établissements ont une composition sociale plus homogène.


Indice d’entropie entre les collèges publics et privés dans les départements

L’indice d’entropie inter réseau (public/privé) mesure la différence dans la composition sociale des collèges selon le réseau dans chaque département. L’indice mesure la répartition des élèves

Plus l’indice est élevé plus la composition sociale des collèges est marquée entre les deux réseaux, plus il est faible moins la composition sociale est différentiée.


Ajout du 27/12/2023

Fragilité sociale au collège : la part des élèves défavorisés

La carte représente la part des élèves issus d’un milieu social défavorisé (choroplèthe) rapporté aux effectifs globaux en collège dans chaque département (cartogramme).


Fragilité sociale en collège : part des élèves défavorisés en valeur absolue et relative

L’intérêt de cette carte/cartogramme est de mettre en relation la part des élèves de collège issus de milieu défavorisé dans chaque département et leur part relative par rapport à l’ensemble du territoire national.

Ce mode de représentation permet de relativiser la faiblesse relative de la part des élèves issus de milieux défavorisés dans certaines régions. Ainsi à Paris, si on ne compte « que » 16,5 % d’élèves défavorisés en collège, leur nombre (en valeur absolue) est néanmoins important : près de 14 000.

Dans le Nord, non seulement le département compte un peu plus de 60 000 élèves issus de milieu défavorisé (un peu plus de 3 % du total en France), ceux-ci y représentent près de 43 % des effectifs des élèves scolarisés dans le département. Cela s’explique essentiellement par les difficultés sociales et économiques du territoire et permet de mesurer les besoins éducatifs particuliers de ce territoire.

Ces données et ce mode de représentation permettent d’illustrer la complexité de la perception de la difficulté sociale, touchant notamment les plus jeunes, et la complexité des réponses à leur apporter.

Mode de représentation plus classique.


Composition sociale des collèges des départements

Source : Ministère de l’Éducation nationale

La composition sociale classée depuis les plus favorisés au moins favorisé :


Fragilité sociale en collège : quelle catégorie sociale est la plus nombreuse dans les collèges des départements ?

La carte, qu’il convient de ne pas surinterpréter, est construite autour de la catégorie sociale la plus nombreuse dans le département. La carte apporte peu d’information mais donne une indication. Le premier constat c’est que les élèves de PCS défavorisée sont les plus nombreux dans la majorité des départements. Pour un cinquième des départements ce sont les élèves de PCS moyenne qui sont les plus nombreux. Dans aucun département la PCS favorisée n’est en tête. Néanmoins, dans quelques départements ce sont les élèves de PCS très favorisée qui sont les plus nombreux : ce sont des départements urbanisés abritant un espace métropolitain abouti.

Cette carte présente d’importantes limites : elle ne révèle notamment pas la ventilation entre les catégories, ni la dispersion qui permettrait d’avoir une idée plus fine de la ségrégation scolaire. Ainsi, les départements qui présentent la même couleur peuvent avoir des structures très différentes. Rien n’indique non plus que les établissements présentent une situation homogène ou au contraire hétérogène.

Toutefois, la carte confirme l’importance du nombre d’élèves défavorisés présents dans le système scolaire. Des élèves qui ont particulièrement besoin d’accompagnement. La géographie de cette population est corrélée aux structures et évolutions économiques et sociales des territoires.



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