Carte de la population communale en Bretagne : variations sur un même thème

Les choix de discrétisation et de représentation jouent un rôle essentiel dans la physionomie d’une carte. De mêmes données peuvent donner des cartes très différentes, ce qui nous rappelle la nécessité de bien comprendre la construction d’un document pour pouvoir l’interpréter avec pertinence.

La publication des population légales en 2020 par l’Insee, en décembre 2022, nous donne l’occasion de cartographier les populations légales des communes bretonnes au 1er janvier 2023.
Téléchargement du fichier d’ensemble des populations légales en 2020 − Populations légales 2020 | Insee


Des cercles proportionnels

Dans l’exemple suivant, les cercles sont proportionnels et le contraste est réglé au minimum. Ce dernier paramètre permet de distinguer la plupart des communes. Ce mode de représentation permet d’avoir une idée de la distribution de la population dans les différentes communes bretonnes.

La représentation des populations légales sont réalisée par des disques proportionnels.

Si le mode de représentation a l’avantage de ne pas invisibiliser les petites communes, il a l’inconvénient de lisser les écarts et minimiser visuellement le poids des communes les plus importantes.

On peut donc augmenter la taille des communes les plus peuplées et jouer de l’option de contraste.

Une carte un peu plus lisible, mais imparfaite.

Le résultat est plus lisible mais pas pleinement satisfaisant en exagérant le poids de Rennes et de Brest.

On pourrait aussi décider de ne pas représenter les communes les moins peuplées.


Des classes définies par le cartographe
4 classes avec intervalles réguliers

Les intervalles réguliers ne sont pas les mieux adaptés à la distribution.

4 classes avec une discrétisation par quantiles
4 classes ; discréditisation par quantiles.

Ce paramétrage définit 4 classes dont les seuils sont définis par les quantiles, répartissant le même nombre de communes dans chaque classe. Cela ne produit pas une carte satisfaisante, les seuils retenus ne permettent pas une lecture fine du poids démographique de chaque commune, ce qui pourrait engendrer des erreurs d’interprétation à la lecture.

Discrétisation en 8 classes dont les seuils ont été définis par le cartographe.

Dans cet exemple, 8 classes ont été définies. Le choix des classes et des seuils permet de mieux représenter les différences du poids démographique des différentes communes, mais certaines communes comme Rennes ou Saint-Brieuc sont masquées par les communes de leur première couronne. On peut corriger ce défaut en jouant avec le nombre et le niveau des seuils.

La carte suivante semble plus contrastée :

En réduisant le nombre de classe on peut renforcer les contrastes et en jouant avec les seuils on peut mieux représenter les agglomérations de la région.

Avec 6 classes on peut trouver un compromis. Les seuils choisis permettent de représenter à la fois la distribution de la population de toutes les communes et dégager plusieurs catégories de communes en fonction de leur poids démographique.

La carte réalisée avec Qgis

On peut aussi imaginer combiner une autre information : une plage de couleurs pour signifier la variation de la population, soit au disque, soit sur l’ensemble du territoire communal. C’est ce que propose l’Insee dans son étude.


La proposition de l’INSEE

L’Insee propose une carte représentant la population légale de chaque commune (cercles proportionnels) combinée à la variation (annuelle moyenne) de la population communale entre 2014 et 2020. (plages de couleurs).

Carte INSEE – Insee – Statistiques locales – Indicateurs : cartes, données et graphiques

Télécharger la carte réalisée avec Qgis au format PDF :
https://www.joelmariteau.fr/carnet/wp-content/uploads/2023/01/Pop-communes-Bretagne.pdf
Carte est publiée sous licence Creative Commons 4.0 – CC-BY-NC-SA.

Carte réalisée avec Khartis :
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